"Cinquante ans après le discours de Simone Veil, le droit à l'IVG toujours menacé dans le monde"
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A la Une de la presse, mardi 26 novembre, la mobilisation des agriculteurs français contre l’accord avec le Mercosur, débattu aujourd’hui à l’Assemblée, alors qu'une partie des députés menace de censurer Michel Barnier. L’inquiétude, en France, sur le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté samedi dernier à son retour en Algérie. Et les cinquante ans du discours de Simone Veil pour légaliser l’avortement, au moment où le droit à l’IVG est de plus en remis en question dans le monde.
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A la Une de la presse, la poursuite de la mobilisation des agriculteurs français contre l’accord avec le Mercosur, débattu aujourd’hui à l’Assemblée. Plus de deux semaines après le début de leur mobilisation, "les agriculteurs haussent le ton" : le journal local L’Ardennais fait état de rassemblements des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs dans l’Est, afin d'alerter, une fois de plus, sur la dureté de leur métier, menacé selon eux de disparition si l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur est adopté.
Pierre-Alban, lui, est éleveur dans la Drôme. Installé depuis trois ans, il raconte dans La Croix les graves difficultés financières qu’il traverse déjà. Mais l’accord avec le Mercosur n’est pas la seule raison qui le pousse à manifester : il dit le faire "avant tout pour exprimer son ras-le-bol face au manque de rémunération, mais aussi face à un système où la volatilité des prix" empêche toute projection dans l’avenir. Des difficultés qui posent la question de la relève dans le monde rural, où plus d’un tiers des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite d’ici dix ans.
"Dans une union sacrée inhabituelle", les députés, de leur côté, devraient rejeter le traité - un vote "purement symbolique – mais un symbole qui pèsera lourd" vis-à-vis des partenaires européens de la France, d’après Libération, qui parle d’un "accord daté", dans la mesure où "réguler le commerce mondial avec pour seule boussole la hausse continue des échanges relève, selon Libé, de l’anachronisme".
Les députés, dont une partie menace de censurer le gouvernement de Michel Barnier, qui reçoit ce matin les chefs de groupe du "socle commun" à Matignon. Alors que les macronistes n’ont pas encore décidé s’ils veulent aboutir à un accord avec leurs alliés sur le financement de la Sécu, les socialistes disent déjà réfléchir à "l’après", et le RN menace de renverser le gouvernement si le budget reste "en l’état". Bref, ça se complique pour le Premier ministre, que L’Opinion et le dessinateur Kak voient menacé par "le train de la censure". "Maintenant qu’il est lancé, Michel Barnier peut-il l’arrêter ? En quelques jours, la machine a tellement gagné en vitesse qu’on vient à douter qu’un freinage d’urgence lui permette d’éviter le mur de Noël", écrit le journal. Libération note que le RN de Marine Le Pen a bien "le doigt sur la détente", mais que le problème, pour l’extrême droite, est de "justifier le passage à l’acte". "Primo, (parce que) Marine Le Pen risque gros au tribunal, où elle encourt 5 ans d’inéligibilité et deuxio, (parce que) sa base comprendrait difficilement que ses cadres soutiennent tacitement Barnier, en ne votant pas la censure". Mais d’après Libé, la future/ex prétendante à l’Elysée, "en quête de notabilisation, soupèse encore le risque de participer au soi-disant "chaos" en privant la France de budget", ou de contribuer à nommer un Premier ministre de gauche, si Barnier venait à tomber.
Elle, en revanche, ne rempilera pas : dans un entretien au Monde, la maire de Paris Anne Hidalgo annonce qu’elle ne sera pas candidate à un troisième mandat en 2026. "J’ai toujours estimé que deux mandats étaient suffisants pour mener à bien de profonds changements", déclare-t-elle. Anne Hidalgo dit souhaiter que Rémi Féraud, sénateur et président du groupe socialiste au Conseil de Paris, lui succède.
Défendre Boualem Sansal, "une nécessité"
La presse française s’interroge toujours sur le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté lors de son retour en Algérie, samedi dernier. D’après Le Figaro, qui présente l’écrivain comme la victime d’une "nouvelle offensive de l’Algérie contre la France", "la plus grande incertitude" entoure toujours la situation de l’écrivain de 75 ans, qui n’aurait pas encore été "formellement inculpé" mais risquerait la prison à perpétuité à cause, notamment de ses récentes déclarations sur les frontières entre l’Algérie et le Maroc, l’ennemi juré du régime algérien.
Dans une tribune publiée par Libération, l’écrivain Nadir Dendoune, lui aussi franco-algérien, prend la défense de Boualem Sansal, même si "certaines de (ses) idées (l’)indignent comme sa reprise de la théorie du "grand remplacement"", un concept "propagé par l’extrême droite". Selon Nadir Dendoune, "défendre (Boualem Sansal) est une nécessité car la justice ne peut dépendre (des) affinités et (des) détestations" de chacun et parce que "ce qui menace l’Algérie, ce n’est pas un écrivain, (mais) la peur de la contradiction". El Moudjahid, qui indique que Boualem Sansal "devrait comparaître dans les prochaines heures devant le parquet du pôle judiciaire spécialisé", confirme que l’écrivain encourt de "lourdes peines" notamment pour "atteinte à l’intégrité et à l’unité nationale". Une accusation justifiée par le fait que Sansal serait "un agent sous couvert d’écrivain", servant notamment un "agenda sioniste", la campagne de soutien en France étant présentée, quant à elle, comme "une campagne contre l’Algérie dirigée par l’extrême droite" française, et appuyée par le pouvoir marocain. El Moudjahid cite l’historien Abdelghani Boursali : "Quelle aurait été la réaction en France si des médias avaient osé affirmé que l’Alsace était un territoire allemand?".
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je voulais partager avec vous la Une de L’Humanité, qui revient sur un événement historique: le discours, il y a 50 ans jour pour jour, de Simone Veil à l’Assemblée nationale, pour défendre son projet de loi légalisant l’avortement. Un anniversaire qui intervient dans un contexte où le droit à l’IVG est attaqué dans de nombreux pays, notamment aux Etats-Unis. D’après le site de l’ONG Pro Publica, une troisième femme est décédée, depuis l’interdiction de l’avortement au Texas. Porsha Ngumezi, 35 ans, est morte en juin dernier dans un hôpital de Houston, à cause d’une hémorragie survenue au cours de sa grossesse. L’obstétricien qui l’avait prise en charge, avait refusé de pratiquer un curetage, au motif que cette pratique, tombée sous le coup de la loi, lui faisait encourir jusqu'à 99 ans de prison. Porsha laisse derrière elle un veuf, Hope Ngumezi, qui s'est envolé il y a quelques semaines pour Amsterdam, pour tenter de trouver un peu d’apaisement. "Je pensais que partir loin m'aiderait", témoigne-t-il. "Mais tout ce que j'ai fait, c'est de l'imaginer à mes côtés". Hope et Porsha ont eu ensemble deux petits garçons, de 5 et 3 ans aujourd’hui.
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